...père de famille BARCELONE (AFP), 18:04
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Michael Schumacher le 11 mai 2007 à Montmelo en Espagne
Finies l'ivresse de la vitesse et l'euphorie du succès: Michael Schumacher se complaît à 38 ans dans son nouveau rôle de bon père de famille, même s'il continue de vivre intensément mais par procuration les joies et les peines de son écurie fétiche Ferrari.
Le septuple champion du monde de F1 est arrivé vendredi à Barcelone dans
son avion privé et a fait son entrée dans le paddock du circuit de Catalunya peu après 10h30, alors que se déroulaient les premiers essais libres du premier Grand Prix européen.
Une meute de photographes, prévenus de son arrivée, l'attendait comme à ses plus belles heures.
Sans un mot et muni d'un casque pour communications radio internes, il s'est précipité dans le garage Ferrari où il a chaleureusement salué
ingénieurs et mécaniciens.
Ce n'est qu'ensuite que, tout bronzé, vêtu d'un jean décontracté mais de la chemise officielle de la Scuderia brodée à son nom et coiffé de son éternelle casquette rouge, il a affronté la presse. Un exercice auquel il ne s'était plus
plié depuis sa retraite au soir du Grand Prix du Brésil 2006.
"Après 16 années à ne penser qu'à ça, il est agréable de se lever le matin et d'avoir autre chose en tête que la F1 !", assure l'Allemand qui était
connu pour son implication sans bornes dans son métier lorsqu'il pilotait.
Oubliée sans remord la routine d'obligations sportives et promotionnelles ! Michael Schumacher est désormais heureux de profiter pleinement de sa famille.
"C'est ce dont j'avais besoin, reconnaît-il. J'adorais piloter, mais j'avais
des raisons de me retirer et j'adore ma situation actuelle."
"Lorsque j'étais pilote, je ne pouvais pas être avec mes enfants (Gina Maria, 10 ans, et Mick, 8 ans) comme je le voulais, alors que maintenant nous pouvons planifier des vacances ensemble sans avoir à prendre en compte les obligations liées à la F1."
Grisé durant de longues et fructueuses années par la F1, Schumacher assure que seules "les parties de football, les dîners ou le temps passé après les courses avec les membres de l'équipe Ferrari" lui manquent.
"Mais ma situation désormais est parfaite car si j'ai vraiment envie de les
voir, je vais à Maranello", au siège de Ferrari, ou sur les Grands Prix puisqu'il a conservé un rôle -flou vu de l'extérieur- de conseiller.
"Je suis là pour m'occuper du fonctionnement interne de l'équipe, pas pour
m'occuper des pilotes", affirme-t-il. "J'ai mon avis sur la performance des pilotes, mais il n'est pas nécessaire de le rendre public car nous savons tous que mes commentaires pourraient être mal interprétés", poursuit-il.
Et il veut également que ses interventions auprès de l'écurie restent du domaine du privé.
"J'appelle quand cela me semble nécessaire, mais il n'y a pas d'agenda obligatoire: c'est quand le besoin s'en fait sentir", explique-t-il.
Le fait d'être ainsi en retrait ne fait selon ses dires pas grande différence quant à sa perception des courses: "ce qui compte, c'est l'équipe: si elle marche et qu'elle est heureuse, je le suis moi aussi.
Quand elle perd, je suis déçu et triste comme elle, même si je ne suis pas dans le paddock."
En tout cas, "pas question de piloter" la F2007 de Felipe Massa et Kimi Räikkönen, même pour jouer. Hors de question également, assure-t-il, de devenir patron d'écurie, Ferrari ou autre. "Je ne le veux pas, j'ai d'autres choses à faire dans la vie", proclame l'heureux retraité.