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Le piratage en ligne. Illustration. La chasse au «piratage» s'organise. A la veille de l'ouverture du
Midem, la société des producteurs phonographiques français (producteurs indépendants) a annoncé qu'elle venait d'obtenir de la Cnil l'autorisation de procéder à un traitement automatisé des infractions commises sur les réseaux P2P qui permettent d'échanger des fichiers numériques.
Cette nouvelle passée un peu inaperçue préfigure de ce qui est train de
s'organiser pour surveiller ces réseaux. Car, autre indice, la société civile de producteurs phonographiques (syndicat des majors et d'indépendants) a obtenu la même autorisation en novembre.
Concrètement, les producteurs peuvent relever les adresses IP — l'identité numérique — des personnes téléchargeant illégalement des fichiers musicaux pour engager des poursuites au civil et au pénal. Une demande que la Cnil avait refusée jusqu'ici, arguant d'un danger dans la protection de la vie privée. Après un long bras-de-fer juridique, le Conseil d'Etat a fini par donner raison aux producteurs.
Ces décisions sont, pour le moment, d'ordre symbolique car il y a peu de chance que ce nouvel outil soit utilisé de suite. « Nous attendons la mise en place avant l'été de la haute autorité de lutte contre le téléchargement illégal qui nous permettra d'envoyer des messages d'avertissement », explique-t-on chez les producteurs indépendants qui ont regardé avec intérêt l'expérimentation menée par Warner aux Etats-Unis. La maison de disques a envoyé des messages aux internautes téléchargeant de manière illicite : selon elle, 70 % des internautes contactés ont arrêté de «pirater» après le premier message, et 90 % après le second.